Le mystérieux tombeau d’Amphipolis avait plusieurs occupants

Ce n’est pas un, mais au moins cinq défunts qui gisaient dans le gigantesque tumulus situé dans le nord de la Grèce : deux hommes, une femme et un bébé.
Voici certains des ossements découverts dans le tombeau d'Amphipolis, présentés sur une esquisse de la chambre funéraire.
Voici certains des ossements découverts dans le tombeau d’Amphipolis, présentés sur une esquisse de la chambre funéraire. © Ministère grec de la Culture
(avec AFP)

Le mystérieux tombeau d’Amphipolis n’est pas celui d’un seul individu ! C’est ce qu’a récemment révélé un premier examen des ossements qui y ont été découverts. Les restes trouvés dans le plus grand tombeau jamais fouillé en Grèce appartiennent à “au moins” cinq personnes dont une femme d’une soixantaine d’années, deux hommes plus jeunes et un nouveau-né. “Le nombre minimum de squelettes identifiés est de cinq, dont quatre ont été enterrés et l’un incinéré”, a indiqué le ministère grec de la Culture.

Toutefois, cette analyse préliminaire des quelque 550 ossements découverts dans ce tombeau, situé dans le nord de la Grèce près de Thessalonique, ne résout toujours pas l’énigme de l’identité des dépouilles qui font l’objet de nombreuses spéculations. Puisque le monument funéraire, manifestement bâti pour accueillir un ou des personnages importants, date de l’époque d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.) dont la tombe, réputée se trouver en Égypte à Alexandrie, n’a cependant jamais été retrouvée. Depuis le début de ces fouilles, différentes hypothèses sur les personnes inhumées circulent : Roxane, l’épouse perse d’Alexandre le Grand, Olympias, la mère du roi, ou un de ses compagnons et généraux. Les chances que le tombeau soit celui d’Alexandre lui-même paraissent elles quasi nulles.

Test ADN

Au terme d’une progression des archéologues vers le coeur du tumulus, le ministère de la Culture avait fait état en novembre de la découverte “d’un” squelette. Après examen, ce sont finalement cinq personnes au moins qui reposent dans le monument. Un seul crâne a été découvert, “en assez bon état”. Il appartient “avec certitude” à la dépouille d’une femme “âgée de plus de 60 ans”, dont la taille estimée est de “1,57 mètre”. Les restes de deux hommes âgés “de 35 à 45 ans”, mesurant 1,68 m et 1,62 m ou 1,63 m, ont également été reconstitués. L’un d’eux portait des traces d’une blessure infligée par un objet tranchant. Les deux autres dépouilles sont celles d’un “nouveau-né” et “probablement d’un adulte”, les os de ce dernier étant les seuls à présenter des traces d’incinération.

“Ces annonces posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponse”, estime Michalis Tiverios, professeur d’archéologie à l’université de Thessalonique. À présent, des comparaisons d’ADN devraient être menées entre les trois dépouilles suffisamment complètes pour permettre ce type de tests. L’objectif sera de déterminer s’il existe entre eux un possible lien de parenté. D’autres analyses essaieront également de déterminer le type d’alimentation des défunts ou l’existence d’éventuelles pathologies. Mais une chose est sûre, la disposition des ossements indique qu’ils ont été bougés. Rien de très surprenant puisque les précédentes découvertes faites dans le tombeau indiquaient clairement que l’édifice avait été pillé, probablement dans un lointain passé. Très peu de reliques précieuses ont d’ailleurs été trouvées dans les chambres funéraires.

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